Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La mort lente de l'externalisation offshore ?

Chronique de Alexandre Vasseur parue dans le @journaldunet.

Excellent article ! En gros, et en espérant ne pas altérer ses propos, Alexandre Vasseur oppose l'engouement actuel pour les méthodes AGILE et le time-to-market avec les modèles de sourcing externalisés. Et c'est vrai, prôner le travail de proximité et en mode intégré pour délivrer plus vite n'est pas compatible avec les modèles de delivery distribués, éloignés et leurs processus associés.

Cependant,

Tous les projets, les parcs applicatifs, les infrastructures et les "productions" ne sont pas en mode AGILE et loin s'en faut. Beaucoup d'entreprises s'appuient toujours et encore sur des systèmes d'information anciens, robustes et stables dont la réécriture ou la migration vers des progiciels coûteraient des fortunes, sans compter la longue et hasardeuse adaptation des métiers à ces nouveaux environnements.

Les enjeux sont aujourd'hui de les rentabiliser au maximum, d'en réduire les coûts au minimum. L'externalisation avec ce qu'elle entraine d'industrialisation, d'adaptation rapide aux pics de charges et de rationalisation de la demande est une solution.

Par ailleurs, les méthodes AGILE, bien que séduisantes et prometteuses, nécessitent des personnes expertes et formées à ce type de développement. C'est d'ailleurs dans les expériences que j'ai pu croiser les raisons principales pour ne pas dire uniques des échecs de ce type de projet. Les clients n'ont pas les collaborateurs formés et bien souvent, avouons-le, les prestataires non plus. Le temps que les acteurs acquièrent l'expérience et la maîtrise de ces nouveaux concepts, un grand nombre de projets continueront à être développés de manière "classique".

Et tous les collaborateurs ne pourront pas basculer dans ces modes juste en achetant des post-it. Ma génération a connu les longues formations client/serveur puis web  destinées à changer des générations entières de développeurs Mainframe ; les annonces cycliques des éditeurs pour dire que COBOL c'était terminé, le mainframe aussi, et PL1 et CICS/IMS avec. Combien de systèmes tournent encore sur ces environnements, combien de collaborateurs internes ou externes sont encore formés sur ces technologies.

Non, l'externalisation n'est pas morte. Elle est même salutaire à bien des égards : sédentarisation en région et donc dynamisme économique ; industrialisation des processus ; adaptation plus souple aux variations de charges ; retrouver le sentiment d'appartenance pour des collaborateurs de société de services qui peuvent non seulement partager les projets (ceux de leur client) mais aussi la stratégie et les enjeux (ceux de leur propre société).

Le offshore en revanche est un problème bien plus épineux. Tout d'abord, les aspects politique, citoyen, culturels ou encore sociaux rentrent en jeu. En effet, on a beau accompagner ses clients sur ces dispositifs, on conserve son libre-arbitre. L'externalisation à l'étranger n'a pas fait que du bien à notre industrie et tous les salariés ne peuvent pas devenir chefs de projets ou de programmes. Notre industrie IT doit-elle vraiment se priver de développeurs, même sur des technologies dites obsolètes.

L'externalisation à l'autre bout de la France apporte de vrais bénéfices, à l'autre bout du monde cela reste à prouver. Le coût d'une opération ne se réduit pas aux TJM. La complexité de ces modèles rentre en ligne de compte, le niveau de maturité et d'intégration des équipes des fournisseurs de service aussi.

 

 

 

Les commentaires sont fermés.